Introduction :
Les policiers sont souvent exposés à des événements traumatisants pouvant générer de la détresse psychologique et augmenter le risque de développer un syndrome post-traumatique. À ce jour, on en sait peu sur le soutien et la prévention des événements traumatiques dans les organisations policières. Les premiers soins psychologiques (PSP) ont été présentés comme une solution prometteuse pour prévenir la détresse psychologique à la suite d’une exposition à un événement traumatique. Cependant, les PSP n’ont pas encore été adaptés à la réalité policière et encore moins à l’exposition fréquente de cette population à des événements traumatisants.
Objectifs :
Cette étude visait à évaluer la faisabilité des PSP en tant qu’intervention précoce pour la prévention des traumatismes post-traumatiques chez les policiers du Québec, Canada.
Plus précisément, les objectifs étaient d’évaluer : (1) la demande. (2) l’aspect pratique et (3) l’acceptabilité des PSP dans une organisation policière.
Méthodes :
- 36 policiers ont participé à des entrevues semi-structurées entre le 26 octobre 2021 et le 23 juillet 2022.
- Les participants comprenaient des intervenants (n = 26), des bénéficiaires (n = 4) et des gestionnaires (n = 6).
Résultats et discussion
- Les résultats suggèrent que les PSP ont répondu aux besoins individuels et organisationnels.
- Les participants ont fourni des commentaires pour améliorer la mise en œuvre et la durabilité d’un programme de PSP.
- Les trois groupes de participants ont partagé un contenu thématique similaire.
Sur le plan pratique, les PSP ont été décrits comme étant utiles, flexibles et aidants.
- Les participants estiment que la formation a renforcé leur confiance en leur capacité à soutenir leurs collègues. Ils ont déclaré être mieux équipés pour détecter, comprendre et agir en cas de détresse psychologique.
- L’approche des PSP a également été décrite comme facile à utiliser, notamment parce qu’elle fournit aux intervenants des points d’action clairs.
- Aussi, les PSP ont été considérés comme plus pertinents et plus respectueux du rythme individuel que les autres formations.
- Enfin, les participants ont apprécié d’avoir accès à du matériel utile (p. ex. aide-mémoire/liste de contrôle, canevas de rapport d’intervention) pour planifier les interventions à venir ou pour passer en revue les séances terminées.
Bref, les résultats ont révélé que la mise en œuvre d’un programme de PSP dans un organisme d’application de la loi était faisable et pouvait être réalisée sans problèmes majeurs. Plus important encore, les PSP ont eu des conséquences bénéfiques au sein de l’organisation. Ils ont notamment permis de déstigmatiser les problèmes de santé mentale et de redonner de l’espoir au personnel policier.
Auteurs.trices : Steve Geoffrion, Marie-Pierre Leduc, Elody Bourgouin, François Bellemare, Valérie Arenzon et Christine Genest (2023)
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