Vivre un événement traumatique est très courant, avec des taux d’exposition autodéclarés estimés à 70,4 % dans le monde et jusqu’à 89,7 % aux États-Unis. Ces taux élevés d’exposition à un événement traumatique sont problématiques car les personnes concernées peuvent développer des réactions de stress traumatique telles que l’état de stress aigu (ÉSA) et le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Bien que l’ÉSA et le TSPT présentent des symptômes similaires, des différences importantes les distinguent.
L’ÉSA est souvent utilisé pour faciliter l’accès au traitement dans les jours suivant l’exposition à une événement traumatique puisque son diagnostic est limité à la phase aiguë (3-30 jours). En revanche, le TSPT ne peut être diagnostiqué que si les symptômes persistent au-delà des 30 jours initiaux.
Objectifs
Les objectifs de la présente revue systématique et méta-analyse sont (1) de consolider et de décrire les taux d’ÉSA associés à différents types d’événements traumatiques et (2) d’explorer l’influence de certains facteurs méthodologiques et liés aux traumatismes sur ces taux. Cette étude représente la première revue systématique et méta-analyse sur le sujet depuis l’introduction du diagnostic d’ÉSA en 1994.
Résultats
Les résultats ont révélé que les taux d’ÉSA variaient de 14,1 % pour les traumatismes liés à la guerre à 36,0 % à la suite d’un traumatisme interpersonnel (e.g. agression sexuelle). Les traumatismes liés à un accident (15,9 %), les maladies potentiellement mortelles (20,7 %) et les traumatismes liés à une catastrophe (21,9 %) se situant entre ces deux pôles.
Les traumatismes interpersonnels étaient significativement plus susceptibles d’entraîner des ÉSA que d’autres types d’événements, à l’exception des traumatismes liés à une catastrophe. Les présents résultats sont cohérents avec des études antérieures qui ont montré que les personnes exposées à un traumatisme interpersonnel sont plus à risque de développer des séquelles post-traumatiques telles que le TSPT. Cela étant dit, l’exposition à la violence interpersonnelle devrait être considérée comme un facteur de risque pour le développement des ÉSA et devrait être incluse dans les pratiques de dépistage clinique.
Auteurs/Autrices : Steve Geoffrion, Jane Goncalves, Isabelle Robichaud, Josette Sader, Charles-Édouard Giguère, Maxime Fortin, Josianne Lamothe, Paquito Bernard, et Stéphane Guay (2022)
Pour voir l’article complet : https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/1524838020933844