La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) a émergé comme étant une des thérapies les plus efficaces afin de contrer une panoplie de troubles psychologiques dont le trouble de stress post-traumatique. Il s’agit, à ce jour, de la forme de thérapie ayant le plus de soutien empirique démontrant son efficacité clinique tant pour le stress traumatique que pour toute une gamme de problèmes psychologiques. Cependant, il peut toutefois arriver que la TCC parvienne à enrayer les symptômes du trouble de stress post-traumatique sans produire les résultats espérés sur la qualité de vie de ces patients.
Ceci soulève donc la question : pourquoi est-ce que la disparition des symptômes du trouble de stress post-traumatique n’est-elle pas accompagnée d’une augmentation appréciable de la qualité de vie chez certains patients? Il s’agit de la question de recherche abordée dans l’étude intitulée « Personality beliefs, coping strategies and quality of life in a cognitive-behavioral therapy for posttraumatic stress disorder » sous-presse dans le journal scientifique European Journal of Trauma and Dissociation à laquelle des membres du Centre d’étude sur le trauma ont collaboré. Cette étude a évalué la relation entre les croyances de la personne à propos de sa personnalité, les stratégies d’adaptation adoptées par le patient et la qualité de vie des patients avant et après une TCC pour trouble de stress post-traumatique.
Les résultats de cette étude démontrent que certaines croyances de personnalité sont liées à une plus grande tendance à utiliser certaines stratégies d’adaptation. Par exemple, les gens qui se voient comme ayant une personnalité qui évite les problèmes vont avoir davantage tendance à utiliser des stratégies de distanciation, tel l’évitement (p. ex., faire comme si rien ne s’était produit). Il en ressort également que les stratégies d’adaptation basées sur la distanciation sont associées à des résultats thérapeutiques moins favorables au niveau de la qualité de vie. Les résultats démontrent également que, le recadrage positif est associé à une meilleure amélioration de la qualité de vie. Des analyses plus approfondies démontrent également que l’impact de nos croyances à propos de notre personnalité sur l’amélioration de la qualité de vie est médié par leur effet sur notre stratégie d’adaptation. En d’autres mots, ce qui importe pour l’efficacité de la TCC sur l’amélioration de la qualité de vie n’est pas tant nos croyances quant à notre personnalité, mais plutôt l’effet que ces croyances ont sur nos stratégies d’adaptation face à un événement traumatique. Le message à retenir de cette étude peut être résumé plus succinctement par l’auteur Gustave Flaubert lorsqu’il a écrit « Du courage je n’en ai guère, mais j’agis comme si j’en avais, ce qui revient peut être au même. »
Lien vers l’article: https://doi.org/10.1016/j.ejtd.2019.100135