La recherche a démontré l’importance du soutien social en tant que facteur de protection face au trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cependant, tout dépendant de la forme que prend ce soutien social, celui-ci peut s’avérer nuisible à la personne atteinte par le TSPT malgré les intentions de la personne offrant du support. Par exemple, si certains comportements comme encourager la personne atteinte de parler sans la forcer s’avèrent avoir des effets bénéfiques pour l’individu affecté, d’autres comportements, tel minimiser l’événement traumatique ou ses conséquences sur la vie de l’individu atteint, sont associées au maintien des symptômes du TSPT. Ces deux types de soutien sont appelés, respectivement, le soutien social positif et le soutien social négatif. Cependant, nous en savons toujours peu sur les déterminants de la qualité du support social offert.
Afin d’en connaître plus sur ce sujet, des membres du Centre d’étude sur le trauma ont collaboré à une étude présentement sous presse dans le journal scientifique European Journal of Trauma & Dissociation intitulée « A qualitative analysis of the quality of social and marital support for PTSD victims ». Lors de cette étude, les chercheurs ont étudié les interactions entre deux personnes : la personne atteinte de TSPT et une personne accompagnatrice lors d’une discussion à propos du trauma et de ses impacts, sur comment les participant(e)s s’aident mutuellement et sur comment ils voient l’avenir. Les chercheurs ont ensuite analysé le contenu de leur discussion afin de déterminer quels thèmes étaient présents dans leur discours.
Les résultats de cette étude démontrent des différences au niveau du soutien perçu entre les hommes et les femmes atteints de TSPT, alors que les femmes rapportent davantage la présence de soutien et rapportent moins un manque de soutien. Moins d’interactions négatives entre les deux personnes ont également été observées lorsque la personne atteinte est un homme. Aucunes différences entre les hommes et les femmes n’ont été observées au niveau des interactions positives. Les chercheurs ont observé moins de soutien social négatif chez les dyades où la relation entre les individus n’était pas de nature romantique (p. ex., amis, famille) qu’auprès des dyades où les deux individus formaient un couple. Chez les couples, des différences dans les dynamique de couple ont été observées entre les couples formés suite à la survenue de l’événement traumatique et ceux qui ont été formés avant l’événement traumatique : dans les couples formés après l’événement traumatique, le/la partenaire prenait davantage un rôle actif face au TSPT. Davantage d’interactions négatives ont également été notées dans les couples formés avant la survenue de l’événement traumatique et les couples qui sont ensemble depuis plus longtemps.
Cette étude a mis en évidence des pistes intéressantes à poursuivre afin de mieux comprendre la contribution de différents facteurs au soutien social. Les résultats de cette étude peuvent également être pertinents dans un contexte thérapeutique : par exemple, si la personne touchée par le TSPT est en couple, il semblerait bénéfique d’impliquer son/sa partenaire afin que le soutien offert à soit approprié, particulièrement chez les couples de longue date qui se sont formés avant la survenue de l’événement traumatique.